[Digital Business Africa] – Les utilisateurs Sénégalais de Starlink n’ont plus la possibilité d’utiliser leur kit Starlink. L’entreprise d’Elon Musk a décidé de suspendre la commercialisation de ses services au Sénégal. C’est du moins ce que rapporte le journal en ligne Leral.net qui aurait obtenu des précisions à ce sujet.
L’on se rappelle que l’ancien DG de l’ARTP, Abdou Karim SALL, avait publié en août 2023 un communiqué invitant tous les prestataires commercialisant les services de STARLINK et toute autre société ayant des activités similaires, à cesser immédiatement tout service sur l’ensemble du territoire national.
Dans son communiqué, Abdou Karim SALL informait que “cinq (05) individus de la société STARLINK, pris en flagrant délit, ont été appréhendés par la Direction de la Sureté urbaine de la Police nationale, et mis à la disposition de la justice“.
L’Autorité de régulation rappelait aux contrevenants qu’ils s’exposent aux sanctions prévues par les dispositions de la loi n°2018-28 portant code des communications électroniques. D’après cette loi, en son article 181 alinéa 1, est puni d’un emprisonnement d’un (01) an à cinq (05) ans et d’une amende de trente (30) à soixante (60) millions de francs CFA, quiconque : “aura exercé l’une des activités soumises à l’obtention d’une licence ou d’une autorisation sans la licence ou l’autorisation requise ou l’aura continuée en violation d’une décision de suspension ou de retrait“.
Le régulateur télécoms indiquait par ailleurs que la fourniture des services d’accès à Internet à des utilisateurs est soumise à une autorisation préalable, selon les modalités prévues par les articles 57 et suivants de la loi n°2018-28 portant code des communications électroniques. Disposition non encore respectée par Starlink qui, d’après son chronogramme de déploiement disponible sur son site web, prévoit de commencer son installation officielle au Sénégal au plus tard ce mois de juin 2024.
Décision de Starlink: suspendre dès le 30 avril 2024
Après cette demande et suite à la demande de plusieurs autres autorités de régulation et de gouvernements en Afrique, Starlink avait décidé de suspendre dès le 30 avril 2024 sa connexion internet par satellite dans les pays où il ne dispose pas encore des autorisations nécessaires. C’est du moins ce qu’avait annoncé SpaceX en mi-avril 2024 à plusieurs abonnés présents dans les pays où Starlink n’est pas encore officiellement installé. La suspension au Sénégal obéit à cette décision.
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Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la RDC et plusieurs autres pays avaient eux aussi déjà demandé à Starlink de suspendre ses services Internet dans leur pays respectifs.
« Si vous utilisez votre kit Starlink dans une zone autre que les zones désignées comme « Disponible » sur la carte de disponibilité, nous vous rappelons que cela enfreint les conditions de service Starlink. En conséquence, votre service sera coupé le 30 avril 2024 et vous ne pourrez pas accéder à internet. sauf pour mettre à jour les informations de votre compte Starlink. Cette restriction ne s’applique pas dans les zones désignées comme « Disponible » sur la carte de disponibilité Starlink », précisait Le 15 avril 2024 Starlink à certains utilisateurs.
SpaceX rassure cependant que des dispositions sont prises pour que la situation se normalise rapidement : « Nous travaillons le plus rapidement possible pour obtenir les approbations réglementaires nécessaires des gouvernements locaux du monde entier afin d’être autorisés à offrir les services Starlink dans le plus grand nombre d’endroits possible », indique Starlink dans ce message envoyé à plusieurs utilisateurs au Cameroun et ailleurs où Starlink ne dispose pas d’une autorisation légale.
Dans sa chronique baptisée Africa Top Strategies, Beaugas Orain DJOYUM, DG du cabinet ICT Media STRATEGIES et consultant en veille stratégique et en e-Réputation, invitait plutôt les régulateurs et décideurs africains à négocier avec SpaceX pour que l’opérateur américain s’installe rapidement dans leur pays. Négocier tout en tolérant la fourniture du service Starlink aux utlisateurs durant la période de négociation.
Ainsi donc, il invitait les États africains à se rapprocher de Starlink pour demander soit le rétablissement et/ou le maintien de la connexion Internet dans le pays (les utilisateurs peuvent se connecter en attendant la finalisation du processus de l’autorisation), soit l’accélération du dépôt du dossier de Starlink pour exercer légalement dans les pays en forçant à l’avance leur calendrier prévisionnel de déploiement.
“Le Cameroun et de nombreux pays africains font face aux menaces terroristes et font face à des défis sécuritaires urgents. N’imaginons pas qu’en cas de crise ou de défis sécuritaires, Starlink soit du côté de l’ennemi (qui utilise aussi Starlink) ou exige de fortes sommes d’argent pour rendre sa connexion soit disponible, soit indisponible. Demander rapidement à Starlink de suspendre son service, c’est ignorer ces défis et aller en négociation avec des points en moins sur ces questions. Car l’opérateur américain, au regard de sa puissance, pourrait plier son petit doigt et vous attendre au tournant. Négocier avec Starlink, c’est également prendre en compte ces données et ces considérations afin que l’opérateur américain soit du côté de l’État en situation de crise et non pas du côté de l’ennemi”, écrivait Beaugas Orain DJOYUM.
Voir en huit points, les autres arguments et propositions du DG d’ICT Media Strategies.
Par Digital Business Africa