© UNICEF/Phil Hatcher-Moore – Des vagues de combats ont déplacé des familles dans l’État du Nil supérieur au Soudan du Sud (photo d’archives).

New York, USA, le 09 Mars, 2023/African Media Agency(AMA)/Au Soudan du Sud, alors que peu de progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord de paix revitalisé ces derniers mois, l’envoyé de l’ONU a estimé lundi devant le Conseil de sécurité, que 2023 serait l’année du « ça passe ou ça casse » pour toutes les parties prenantes.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Nicholas Haysom, était venu présenter aux membres du Conseil le rapport du Secrétaire général couvrant les activités de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) pour la période allant du 1er décembre 2022 au 15 février 2023. 

Les observations finales de ce rapport s’ouvrent par une mise en garde: « Si les délais établis ne sont pas respectés, pour infime que soit le retard, les objectifs convenus par les parties lorsqu’elles ont prolongé la période de transition de deux années supplémentaires en adoptant la feuille de route en août 2022 auront du mal à être atteints ».  

Or, le 31 décembre dernier, le Président sud-soudanais, Salva Kiir, a déclaré qu’il était nécessaire de prolonger de 24 mois la période de transition, car des dispositions clefs de l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit n’étaient pas respectées et que les progrès réalisés jusqu’à présent étaient compromis par les violences infranationales meurtrières. 

Photo ONU/Rick Bajornas – Nicholas Haysom, Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, informe le Conseil de sécurité de la situation au Soudan du Sud.

Hostilités dans plusieurs Etats

Le Représentant spécial a repris à son compte ces inquiétudes au sujet de l’« escalade rapide » des hostilités dans les États du Haut-Nil, de Jonglei, de l’Équatoria-Central, de l’Équatoria-Oriental et de l’Équatoria-Occidental, ainsi que dans la zone administrative du Grand Pibor. Dans son rapport, le Secrétaire général se dit consterné par les enlèvements de femmes et d’enfants perpétrés à grande échelle.   

Cette détérioration de la sécurité, alimentée par des rivalités intertribales autour de ressources limitées, rend, pour M. Haysom, d’autant plus urgents la consolidation, le renforcement et le déploiement des « forces unifiées nécessaires », de sorte que celles-ci puissent protéger les civils et aider les personnels humanitaires à prêter assistance aux nécessiteux, également mis à rude épreuve par les chocs climatiques.    

En 2023, pas moins de 9,4 millions de personnes, soit 76% de la population du Soudan du Sud, dont 350.000 réfugiés, pourraient avoir besoin d’une aide humanitaire, soit une hausse de 5% par rapport à l’an dernier, a détaillé Tareq Talahma, le Directeur par intérim de la Division des opérations et du plaidoyer du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). 

Selon lui, environ 7,8 millions de personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë d’avril à juillet, avec 43.000 susceptibles d’être en situation de « catastrophe » dans les États de Jongleï et d’Unité. Des chiffres record, qui dépassent ce qui a été observé pendant le conflit en 2013 et 2016, s’est alarmé M. Talahma.  

Dans le contexte sécuritaire actuel, le Représentant spécial s’est demandé aujourd’hui si la MINUSS, dont le mandat actuel expire le 15 mars, était, dans sa configuration actuelle, vraiment adaptée à la situation en vue des élections de décembre 2024, mais aussi à la lumière des tensions actuelles et de l’insécurité. 

Il a demandé qu’une étude soit réalisée pour déterminer dans quelle mesure la mission dispose des ressources suffisantes pour soutenir la mise en œuvre de l’Accord de paix, tout en soulignant l’importance pour les dirigeants sud-soudanais de se réconcilier et de faire primer l’intérêt national sur les leurs. 

Distribué par  African Media Agency pour Onu Info

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