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[DIGITAL Business Africa] – Le développement de l’ Afrique sans le numérique semble impensable. Le 18e Sommet de la francophonie s’est tenu les 19 et 20 novembre 2022 à Djerba, Tunisie. Le thème principal était : « La connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ».
Plusieurs invités de marque ont honoré leur présence. Notamment, la secrétaire général de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, dont Emmanuel Macron, président de la France, Kaïs Saïed, président de la Tunisie. Luc Missidimbazi, conseiller postes, télécommunications et numérique du premier ministre du Congo Brazzaville était interviewé par TV5MONDE sur la vulgarisation d’internet en Afrique, en marge des assises. Il a noté des avancées de l’Afrique en terme de connectivité, bien que beaucoup reste à faire.
« Le continent a fait de grands progrès en matière de connectivité et de développement des infrastructures numériques… Et tous ces progrès significatifs se traduisent par une augmentation du taux de pénétration internet, estimé à 40% de la population africaine aujourd’hui contre 7 à 10% il y a encore 7 ans. Cependant, il n’y a pas d’homogénéité en Afrique. Un fossé important existe ente les zones urbaines et rurales. D’où l’importance de redoubler d’effort pour continuer à couvrir le maximum de territoire », a-t-il reconnu.
Le manque de connectivité touche particulièrement les jeunes, les personnes âgées, les femmes et les populations des zones rurales ou isolées. Pour réduire la fracture numérique en Afrique ,
Luc Missidimbazi a pensé à une « amélioration de la gouvernance du revenu généré par le secteur du numérique, tant par les administrations 7, à travers une augmentation raisonnable de l’assiette fiscale, que pour les contributions des acteurs privés qui font de gros bénéfices, et pourraient financer des initiatives rurales ou de formation, notamment grâce aux stratégies RSE (responsabilité sociale des entreprises) ».
Il a souligné que l’Union Internationale des Télécommunications avait recommandé la mise en place des fonds du service universel pour financer la couverture des zones rurales et non couvertes. C’est à juste titre que le Congo dispose d’un Fonds d’accès au service universel des communications électroniques. Plusieurs villages et zones non couvertes, a indiqué Luc Missidimbazi ont pu être connectés.
Quelles stratégies africaines pour concurrencer les GAFAM
Face aux mastodontes américains (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiao), Luc Missidimbazi a reconnu que la rivalité sera difficile, en raison de la conjoncture économique et de la diversité africaine.
Par contre, Luc Missidimbazi estime que l’Afrique peut tirer parti de la consommation des services des GAFAM en recevant une partie des richesses GAFAM. A signaler qu’aucune législation ne permet aux GAFAM de reverser une partie des richesses créées aux pays africains. Alors que plus de 95% des données numériques mondiales transitent par des câbles sous-marins. Comment régler le problème ? Luc Missidimbazi à soutenu :
« Nous ne pouvons pas vraiment nous inspirer de ce qu’a fait par exemple l’Union européenne, qui est un espace structuré. Le problème en Afrique, c’est qu’il y a plusieurs Afriques numériques. Selon les pays, les situations numériques sont très variées, le climat des affaires est spécifique à chaque pays… Les directives qui sont par exemple adoptées au sein des communautés sous-régionales, sont souvent difficilement applicables », a-t-il reconnu.
Unique candidate à sa succession, la Rwandaise Louise Mushikiwabo a été réélue pour cinq ans par acclamations à la tête de l’OIF. Le prochain sommet de l’Organisation internationale de la francophonie aura lieu en France en 2024.
Par Jean Materne Zambo
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