(ARPCE) – L’Agence de Régulation des Postes et des Communications Électroniques (ARPCE) du Congo vient de dévoiler les conclusions d’une vaste campagne de contrôle de conformité des pylônes de télécommunication, menée de juin 2023 à octobre 2024. Cette inspection d’envergure, qui s’inscrit dans une démarche de sécurisation des infrastructures critiques, révèle des manquements préoccupants aux normes en vigueur.
Des pylônes sont des structures, souvent appelées tours de télécommunication ou antennes relais qui jouent un rôle crucial dans le déploiement des réseaux de téléphonie mobile en assurant la couverture et la qualité du service. Elles permettent de relayer les signaux radio entre les utilisateurs et les stations de base des opérateurs.
Lors de la réunion de restitution de la campagne de contrôle, présidée par M. Benjamin Mouandza, directeur des réseaux et services de communications électroniques, les résultats ont été présentés aux principaux acteurs du secteur, parmi les opérateurs de téléphonie mobile (MTN Congo et Airtel Congo), le gestionnaire d’infrastructures Helios Towers Congo, ainsi que les prestataires Quality Equipment Transmission et Digilogie.
Il sied de souligner que l’audit technique, détaillé par M. Hermann Mossindzaon, chef du bureau gestion supports d’équipements de communications électroniques, a mis en évidence huit défauts majeurs récurrents. Les plus critiques concernent la sécurité avec l’absence de systèmes antichute et des nappes anti-affaissement défectueuses ou manquantes. S’ajoutent à cela des problèmes structurels comme des tiges d’ancrage non conformes et des systèmes d’évacuation d’eau bouchés, susceptibles d’accélérer la dégradation des installations.
La signalisation aérienne, essentielle à la sécurité aérienne, présente également des défaillances importantes avec des balises diurnes dégradées et l’absence de balises nocturnes sur certains sites. Les aspects liés à la protection contre la foudre n’ont pas été épargnés, comme en témoigne la non-conformité des barrettes de terre.
Face à ces constats, l’ARPCE a adopté une approche ferme mais pragmatique. Les opérateurs se sont engagés à mettre leurs installations en conformité dans un délai d’un an. Toutefois, pour les sites jugés particulièrement dangereux, l’autorité de régulation prévoit l’émission de mises en demeure, soulignant l’urgence des interventions requises.
« Les manquements relevés par l’audit technique ne se limitent pas à des aspects structurels : ils ont des conséquences directes sur la sécurité des utilisateurs et la fiabilité du service. En effet, des installations non conformes augmentent les risques d’accidents, compromettent la couverture réseau, et exposent les usagers à des interruptions de service, nuisant ainsi à la continuité des communications, essentielle pour les activités économiques et la sécurité publique », a fait savoir M. MOUANDZA
En effet, dans une perspective d’amélioration continue, M. Mouandza a annoncé la mise en place prochaine d’un certificat de conformité. Cette nouvelle certification devrait permettre un meilleur suivi des infrastructures et garantir le respect des normes de sécurité.
Cette initiative de l’ARPCE s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation et de sécurisation des infrastructures de télécommunication en Afrique centrale, où la multiplication des pylônes, nécessaire à l’extension de la couverture réseau, doit s’accompagner d’un strict respect des normes de sécurité.
Source: ARPCE