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[DIGITAL Business Africa ] – Son intervention peut-elle amener l’ « avion de la colère » à se poser ? Invitée du 20H30 sur la chaine nationale, CRTV, Minette Libom Li Likeng, a eu droit à 12 minutes pour répondre aux sollicitations du peuple friand d’une baisse des coûts de communications électroniques et de l’amélioration de la qualité de services des opérateurs. Sur la question des tarifs des offres, madame le ministre des Postes et Télécommunications a peut-être surpris plus d’un ( aidée par la présentatrice Adelle Mballa, qui dans le préambule de sa question, a d’abord rappelé que le Cameroun fait mieux en la matière, selon l’UIT).
« Le Cameroun reste le pays où les coûts de communication électronique sont abordables. On peut encore les baisser. En 2020, le tarif moyen du Giga octet excédait 1000 FCFA. Il y a eu une baisse de près de 93%. Aujourd’hui, nous pouvons avoir deux gigas à 1000 FCFA […] Nous sommes partis de l’époque où le coût de la minute était de 1200, aujourd’hui à 50 FCFA à cause des effets de la concurrence du marché. Je voudrais bien que les téléspectateurs comprennent que le secteur des télécommunications est en pleine mutation, qu’il change et évolue régulièrement. Les coûts ne se décrètent pas. Ils sont le fruit des investissements des opérateurs de la couverture du réseau ».
Et d’ajouter : « Il y a plusieurs éléments qui entrent en jeu. Pour baisser les prix, il faut dialoguer avec les opérateurs[…]Il faut que le prix reflète le coût. Le régulateur a un travail très compliqué. Il faut avoir des outils de structuration de coûts […] Nous sommes entrain d’équiper le régulateur par la plateforme mais également le renforcement des capacités du personnel capable de mener ces analyses électroniques », a déclaré Minette Libom Li Likeng.
Vivement la qualité des services !
Au sujet de l’épineuse question de la qualité des services, madame le ministre rassure que dans deux semaines, les premiers résultats pourront être perceptibles. Le plan de correction étant en train d’être mis en œuvre par les opérateurs de téléphonie MTN Cameroon et Orange Cameroun, puisqu’il s’agit d’eux.
Minette Libom Li Likeng va aussi souligner un aspect pour justifier les multiples désagréments souvent évoqués par les consommateurs : « l’ignorance ».
« La plupart des perturbations viennent du fait que vous achetez des offres qui ne correspondent pas à vos besoins. Maintenant, je n’en disconviens pas qu’il y ait un autre problème qui est la qualité de service, qui n’est pas seulement au niveau du réseau. Il y a des éléments exogènes qui interviennent : la disponibilité du réseau électrique, véritablement. Avant qu’on ne passe à un back up, vous êtes déjà en difficulté[…] », a-t-elle dit avant de donner une piste de sortie définitive de ces perturbations :
« Nous sortirons de l’auberge quand tous les acteurs vont travailler ensemble. Il faudra que l’État, le régulateur, les opérateurs de téléphonie mobile et ces acteurs périphériques qui impactent de façon déterminante la qualité de services puissent discuter. Et cela a déjà commencé à être fait. Je voudrais véritablement rassurer que le gouvernement a pris en main ce problème », a-t-elle dit.
Retour sur la concertation sectorielle
Une concertation sectorielle entre opérateurs MTN Cameroon, Orange CM, Agence de Régulation des Télécommunications et ministère des Postes et Télécommunications s’était déjà tenue le 27 avril 2023. C’était à la suite du désaroi exprimé par les populations sur les coûts des offres et la qualité des services des opérateurs. Au sortir de la rencontre, le parties prenantes auraient convenu que les préoccupations du consommateur ne seraient pas adressées par chacun des opérateurs. Et donc ne sont pas prises en compte.
Conséquence, celui-ci est inondé par des offres qui souvent ne sont pas transparentes et ne disposent pas d’outils pour vérifier comment la data qu’il a achetée est débitée. Pour pallier ce problème, Minette Libom Li Likeng, de commun accord avec l’ART, a donné « des instructions fermes pour que dans deux semaines, les opérateurs aillent revoir leurs applications pour que désormais quand un consommateur a acheté du crédit, s’il y a une perturbation de réseau, que ce crédit lui soit restitué. On a également demandé aux opérateurs de mettre à la disposition du consommateur, des outils qui lui permettent d’évaluer la performance du réseau. Ce qui est une avancée considérable. Et également qu’il puisse suivre progressivement comment son crédit est consommé ».
La notion de majorité numérique a également été abordée. Bonne nouvelle pour les parents ! La charte de protection en ligne concernant les couches vulnérables est déjà élaborée. Elle sera l’objet d’un projet de loi dans les prochains jours.
Par Jean Materne Zambo, source : JT CRTV du 04-05-23
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