[DIGITAL Business Africa] – La société Starlink Madagascar SA obtient le sésame. Une licence satellite lui a été délivrée par l’autorité de régulation des technologies de communication (Artec), selon un avis publié par l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM), ce premier mai 2024. Il indique bien les missions dévolues à l’entreprise fournisseuse d’accès internet par satellite du milliardaire Elon Musk. D’autres sources rapportent que la société Starlink Madagascar SA pourra, pendant cinq ans, fournir ses services sur le territoire malgache. Le prix initial de la licence étant de 100 000 euros, au bénéfice du fonds de développement des télécommunications et TIC. La société Starlink devra aussi s’acquitter d’un frais annuel de 5% de son chiffre d’affaires hors taxes.
Fiche signalétique de Starlink Madagascar SA
FORME JURIDIQUE :
SA-AG
RCS :
RCS Antananarivo 2024 B 00509
NIF :
2 018 532 217
STAT :
61101-11-2024-0-10523
DUREE :
99
CAPITAL :
22 500 000,00
GERANT :
NA
ACTIVITES : Le site 2424.mg rapprte que la filiale malgache de SpaceX a pour objectif de fournir des services de télécommunication aux utilisateurs finaux publics et privés, sans s’y limiter. Elle prévoit également de fournir des services internet par satellite et d’installer des matériels et des dispositifs terrestres, ainsi que d’effectuer diverses activités telles que l’importation, l’exportation, l’achat, la vente au détail, l’installation, la location, la réparation et la maintenance d’équipements de télécommunication
Chose promise…pas faite
Tahina Razafindramalo, ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale annonçait déjà, le 09 avril 2024, l’arrivée imminente de Starlink. Son officialisation n’était qu’une question de temps. Il faut souligner que le cas de Madagascar est quasiment particulier en Afrique. Ici, Starlink s’est montre conformiste, en n’autorisant aucune activité avant l’obtention de la licence satellite. Par contre dans plusieurs pays africains, ses services sont proposés de manière illicite. Au Cameroun par exemple, madame le ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, avait demandé à Starlink le 04 avril 2024, lors du lancement du programme Industry Maker ACADEMY (IMA24) par Digital Transformation Alliance et InnoTechLab, de stopper la commercialisation de ses services au Cameroun.
« J’ai déjà reçu la directrice Afrique de Starlink et nous lui avons dit que le marché camerounais est ouvert, mais réglementé. Il faut avoir une licence et nous leur avons donné les conditions pour le faire. Mais, il se trouve que comme le coût des forfaits d’Internet par satellite de Starlink est bas et que nous vivons le phénomène de la mondialisation, quelques Camerounais se sont procuré des équipements Starlink qui sont très faciles à manipuler. Il suffit d’avoir l’équipement Starlink, d’avoir un code, vous le branchez et vous êtes connecté. Avec tous les risques que cela comporte » , a indiqué la ministre. Une rappel à l’ordre qui n’était pas tombé dans les oreilles de sourds. Puisque dans la foulée, l’entreprise Starlink décidait de suspendre ses activités dans les pays où elle n’a pas pignon sur rue au plus tard le 30 avril 2024.
Il n’y a pas que Starlink qui ait réagi. Même les Douanes camerounaises avaient signé une note d’interdiction de l’importation des Kits Starlink, le 15 avril 2024. En rappelant qu’ au Cameroun l’importation d’un matériel de transmission de télécommunications est subordonnée à l’homologation de l’ Agence de Régulation des Télécommunications (ART).
Ces mesures adoptées semblent n’avoir pas été suivies d’effets. Les kits Starlink continuent d’être commercialisés pour le grand bonheur des internautes épris d’une connexion stable, rapide, de qualité, et surtout à moindre coût. Et les acteurs du numérique ne peuvent que croiser les doigts pour que la société soit autorisée au Cameroun. Beaugas Orain Djoyum, DG d’ ICT Media STRATEGIES, cabinet de veille stratégique et d’e-reputation, dans sa sortie, invitait les gouvernement camerounais à négocier avec Starlink.
« Je milite pour que Starlink respecte la réglementation applicable dans les pays africains. C’est pourquoi je pense que le Cameroun et plusieurs États africains devraient, dès à présent, se rapprocher de Starlink pour demander soit le rétablissement et/ou le maintien de la connexion Internet dans le pays (les utilisateurs peuvent se connecter en attendant la finalisation du processus de l’autorisation), soit l’accélération du dépôt du dossier de Starlink pour exercer légalement dans les pays en forçant à l’avance leur calendrier prévisionnel de déploiement », pensait-il.
Par Jean Materne Zambo, sources : 2424.mg