[DIGITAL Business Africa] – Le projet de loi sur la protection des données à caractère personnel est en préparation. Une structure en charge de la protection de ces données verra aussi le jour bientôt. Tout est fin prêt. C’est une confidence soutirée à madame le ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, au sortir de la cérémonie d’ouverture des Assises sectorielles des Statistiques, des Postes, Télécommunications et TIC (ASSEPT), ce 08 octobre 2024 à Yaoundé.
« Si nous n’analysons pas nos données, si nous ne les protégeons pas, ce sont les autres qui vont profiter des dividendes de notre pays. Et ils prendront des décisions qui nous seront préjudiciables »,
a ajouté Minette Libom Li Likeng ministre des Postes et Télécommunications.
Avant cela, le directeur général de l’Institut national de la Statistique, Joseph Tedou, indiquait que les Africains e possèdent que 30 % des données. Le reste étant détenu par les multinationales. Le projet de loi sur la protection des données à caractère personnel pourrait donc renforcer le système de l’économie numérique. En apportant plus de sécurité aux données des internautes, des investisseurs.
Avant d’être fixés sur la teneur de ce projet de loi, les participants aux ASSEPT vont nourrir une réflexion autour du thème :
« Les statistiques au cœur de la transformation numérique au Cameroun : Enjeux, défis et perspectives ».
Ils viennent des administrations en charge des statistiques, les acteurs du secteur des Postes et Télécommunication, les institutions universitaires, les experts nationaux ainsi que les représentants de la société civile s’attèleront à renforcer le système de l’économie numérique au Cameroun.
Le développement par les statistiques ou données
Le directeur général de l’Institut national de la Statistique, Joseph Tedou, a animé la conférence plénière axée sur
« l’ importance des statistiques de l’économie numérique pour le développement du Cameroun ».
L’économie numérique, selon l’INS, a un poids de 2,07 % dans le PIB du Cameroun sur la période de 2018 à 2023. Le pays reste à la traîne, si on compare cet apport au PIB à d’autres pays africains comme le Burkina Faso (2,42), la Côte d’Ivoire (2,14), le Cap Vert (2,84), le Sénégal (3,05), la Mauritanie (2,48), le Rwanda ( 1,46), le Nigeria (8,29), l’Afrique du Sud (2,02), l’île Maurice (3,94).
Dans la présentation du DG de l’ INS, il est ressorti qu’il est des données nécessaires pour mesurer l’économie numérique. Notamment, les données sur les composantes électroniques, ordinateurs et équipements périphériques, équipements de communication, équipements électroniques grand public, service de télécommunications, services informatiques, droits de reproduction et de distinction de logiciels.
Les données permettent d’améliorer la prise de décision, de développer les infrastructures numériques, de procéder au suivi et à l’évaluation des politiques. Le DG de l’ INS, Joseph Tedou, a dit à propos :
« Celui qui a l’information a le pouvoir. Celui qui accède à la bonne information a la possibilité de prendre la bonne décision ».
Joseph Tedou a aussi reconnu qu’il y a un problème de gouvernance de données qui se pose. Selon lui, les données étaient collectées sur du papier avant. Et donc étaient détenues localement. Aujourd’hui, elles sont détenues par d’autres personnes.
Pour résoudre ce problème de gouvernance de données, Joseph Tedou propose un renforcement des capacités des statisticiens ; mettre en place une infrastructure statistique moderne ; sensibiliser les utilisateurs à l’importance des données. Il ajoute à cela la collaboration entre le gouvernement, le secteur privé et la société civile ainsi que les partenaires au développement ; la promotion de la culture statistique ; la production d’un compte satellite de l’économie numérique.
Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, a exhorté tous les acteurs qui collectent les données à les transférer auprès d’une source unique qui pourra les analyser.
Par Jean Materne Zambo