[DIGITAL Business Africa] – Au cinquième jour du Sago, c’est au tour de Camtel de s’installer dans la salle de conférence. La directrice générale de Camtel, Judith Ya Sunda et ses collaborateurs sont face aux citoyens camerounais et aux partenaires de l’entreprise, ce 24 juillet 2024. Il faut répondre aux préoccupations des consommateurs, des citoyens et des partenaires. Le thème de la conférence est : « Gouvernance et amélioration des conditions de vie des citoyens ; apport de l’opérateur historique Camtel ».
Alors qu’on s’attend à une déferlante de préoccupations, d’accusations à l’encontre de l’opérateur de la part de l’assistance, c’est le modérateur du jour, le célèbre journaliste Alain Belibi, qui surprend. Il se mue en homme de la rue. Tel un citoyen lambda il questionne la gouvernance de Camtel. Il demande aussi à la DG de Camtel, Judith Yah Sunday, ce que l’entreprise fait pour le bien-être des consommateurs, puisque pour lui, rien ne va, contrairement à ce que la DG Judtih Ya Sunday a semblé indiquer dans son mot introductif.
Alain Belibi se demande même si la Camtel ne va pas fermer les portes sous peu en raison de son faible rendement. Dans la salle, le murmure est perceptible. Le journaliste semble avoir dit ce que pensent les Camerounais. Judith Yah Sunday croit d’abord qu’il s’agit d’une simple observation. Que non! Le journaliste la convie à répondre avec la déférence des hommes d’honneur. La DG Judtih Yah se prête à l’exercice :
« Camtel est passée de 100 milliards de chiffre d’affaires à 200 milliards de chiffre d’affaires en cinq ans. Tout va bien », a-t-elle dit avec fermeté.
Alain Belibi s’enquiert à nouveau : « Est-ce qu’il suffit du chiffre d’affaires, madame la directeur générale, pour dire que tout va bien? » La DG de Camtel rétorque :
« Monsieur Belibi, je pense que vous savez très bien que les managers ne sont évalués que par les chiffres. On les évalue sur leur performance. Donc, si vous ne faites pas le chiffre, évidemment, vous allez fermer, vous allez faire banqueroute, vous allez fermer les portes parce que vous n’aurez pas suffisamment de revenus pour améliorer votre outil de production et puis faire face aux différents problèmes de maintenance de vos équipements, de gestion de votre personnel, de conditions favorables de travail pour votre personnel et d’un service de qualité à l’ensemble de la population camerounaise… », a-t-elle dit.
Alain Belibi revient à la charge : « Vous connaissez notre quotidien. Le téléphone qui ne marche pas, les communications qui ne passent pas, les communications qui sont de mauvaise qualité. Quand nous sommes en colère, sur qui est-ce qu’on doit passer notre colère ? »
« Je pense que Camtel ne se défend pas suffisamment face au public et face aux autres opérateurs. Comme nous l’avons dit, Camtel a eu la convention de concession sur le transport. Ça veut dire que c’est Camtel qui est l’unique opérateur à même de fournir les capacités à tous les autres opérateurs de téléphonie au Cameroun. Alors, nous fournissons les capacités avec notre backbone national terrestre qui relie l’ensemble des dix régions et nos quatre câbles sous-marins qui relient le Cameroun à l’ensemble du monde entier. Maintenant, ces autres opérateurs que nous devons citer, puisque nous les connaissons tous, MTN Cameroon, Orange Cameroun, quand nous leur fournissons ces capacités dans leurs équipements, à leur tour, ils fournissent aux différents abonnés les communications électroniques », a souligné la DG de Camtel Judith Yah Sunday.
Cet échange bénéficie des acclamations et des cris d’approbation dans la salle. L’ambiance détendue. Judith Yah Sunday, DG de Camtel, renoue avec son sourire habituel. La parole est donnée à l’assistance pour que débute effectivement la phase interactive entre le public et les conférenciers.
Ces administrations publiques qui saluent l’action de Camtel
En lieu et place d’un échange entre les représentants de Camtel et les administrations venues assister à la conférence de l’opérateur historique des télécommunications du Cameroun, l’on a vécu une session de témoignages. l’Agence nationale des Technologies de l’Information et de la Communication, (Antic), le ministère de l’Enseignement supérieur, la Fédération camerounaise de Volleyball ont dit leur gratitude à l’endroit de Camtel.
L’Antic, représentée par Albert Kamga, directeur de la Normalisation et de la Coopération à l’Antic, a félicité Camtel pour son implication dans la souveraineté numérique du Cameroun. En indiquant que Camtel est partenaire de l’Antic en vulgarisant le nom de domaine .cm.
Le représentant de la Fédération camerounaise de volley-ball a dit que la fédération a le privilège d’être accompagnée par Camtel. Il a reconnu que Camtel réussit avec la CRTV à retransmettre en direct, le Tour cycliste sans difficultés, malgré que la compétition se déroule entre deux localités (200 Km).
Le représentant du ministère de l’Enseignement supérieur a indiqué que Camtel offre gratuitement une connexion de 10 GB/s aux 11 universités d’État du Cameroun. Pour lui, cette connexion internet permet à l’écosystème des universités du Cameroun d’adopter et d’implémenter l’éducation 4.O. La technologie permettra aux 8000 prochains étudiants de suivre à domicile les cours. Mais le représentant du MINSEP interroge la Camtel sur ce qu’elle peut faire pour faciliter l’implémentation de cette technologie.
Le directeur Business Unit fixe chez Camtel, Etoundi Ngaba, a répondu à cette interpellation en disant qu’il suffit simplement d’intégrer Camtel dans le projet, et le reste suivra, car l’opérateur dispose de toutes les capacités nécessaires pour accéder à des sollicitations liées à la transformation numérique.
Pour conclure, le modérateur Alain Belibi glisse une blague d’après laquelle la conférence était arrangée au préalable pour que les participants saluent l’œuvre de Camtel sans poser la moindre question contraignante. Le journaliste va à son tour adresser ses remerciements, tout sourire, à Judith Yah Sunday, DG de Camtel, pour le travail abattu.
Par Jean Materne Zambo