Jean Genestar Priso [GENESTAR Group S.A] : « Nos ambitions sont grandes pour la RCA »

[Digital Business Africa] – L’entreprise allemande Augentic GmbH qui s’occupe déjà de la production des passeports au Cameroun sera également chargée de la production de la CNI (carte nationale d’identité).

Après la signature du contrat y afférant le 13 mai 2024 à Yaoundé, entre la Délégation générale à la Sûreté nationale représentée par Martin Mbarga Nguele pour la partie camerounaise et l’entreprise allemande Augentic GmbH, représentée par son directeur général, Labinot Carreti , le GEDCAM (Groupement de l’entreprenariat du digital pour le Cameroun) monte au créneau pour dénoncer ce contrat.

Selon cet accord, comme pour les passeports, la carte nationale d’identité sera délivrée en seulement 48 heures, d’ici la fin de l’année 2024.

La Délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn) qui s’occupe de ce dossier avait obtenu il y a quelques mois le feu vert du Président de la République pour rechercher un prestataire pour une réforme du processus et du système de délivrance des CNI.

L’Allemend Augentic a donc été choisi pour produire les cartes d’identité biométriques. Il va opérer sur le modèle Build-Operate-Transfer. Pour une durée de dix ans. Il sera chargé de construire trois centres autonomes de production de la carte nationale d’identité à Yaoundé, Douala et Garoua. Il sera également chargé de construire des centres modernes d’enrôlement avec un minimum de quinze postes d’enrôlement dans chaque chef-lieu de région.

Principale accusation du Gedcam : l’attribution une fois encore de ce marché à une entreprise européenne, alors que des entreprises camerounaises disposent des compétences pour le faire. C’est du moins ce que pense Jean Genestar Priso, le PDG de GENESTAR Group SA et par ailleurs président du GEDCAM.

« Au GEDCAM, nous avons appris comme tout le monde la validation d’un contrat de concession sur la CNI entre la DGSN et la société Augentic. C’est un énième opérateur suite aux précédents qui ont tous échoué. Si GEMALTO, THALES et tous les autres bien avant ont échoué,  c’est Augentic qui va résoudre le problème juridique et de citoyenneté de notre identité nationale ? Au-delà du document de la CNI, il s’agit d’un acte juridique régalien qui attribue une existence légale à un citoyen. Et en Amont nous avons d’autres documents officiels indispensables pour l’obtention de la CNI. Vont-ils également s’en occuper?  Nous sommes encore ici comme des esclaves que les Maitres affranchissaient par un document pour leur liberté afin d’être reconnu comme citoyen. Les Camerounais n’étant pas en possession de cette  CNI, pouvons-nous être considérés aujourd’hui comme citoyens accomplis et libres? assurément NON », s’indigne le président du Gedcam.

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Jean Genestar Priso ne comprend pas qu’en 2024, « il faut qu’on fasse encore appel à nos maîtres d’hier pour venir nous accorder l’affranchissement tant réclamé par les nègres de maison. Cela fait partie des manquements d’un système d’état civil et d’une identification harmonieuse au Cameroun. Nous affirmons qu’Augentic ne pourra pas résoudre notre problème…parce que le Cameroun regorge des compétences nécessaires pour mettre en place un système d’identification fiable, pérenne et compétitif ».

 

L’entreprise allemande Augentic remplace la française Gemalto qui est au Cameroun depuis le 31 juillet 2015. Car, dans le cadre du projet Senac (Système de sécurité de la nationalité camerounaise) géré par la DGSN, Thalès produisait depuis dix ans des CNI camerounaises. Le 31 décembre 2014, l’État du Cameroun a décidé de ne pas renouveler le contrat et Thalès a réclamé une dette d’environ 04 milliards de francs CFA à l’issue du contrat. Après négociations, un accord à l’amiable avait été trouvé.

Par Digital Business Africa

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