[DIGITAL Business Africa] – Le patronat camerounais faisait sa rentrée ce 18 septembre 2024. Une entrée en matière marquée par un discours révolutionnaire du président du Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam). Célestin Tawamba interpellait l’État sur la politique relative au développement du Numérique. Selon le président du patronat, il faut une révision de tout ce système « pour ne pas louper un saut qualitatif vers une digitalisation efficace des services à l’ère où l’intelligence artificielle nous impose de nous réinventer ».
Le président du Gecam a bien des arguments solides pour soumettre au gouvernement du Cameroun une telle doléance. Selon le patron des patrons du Cameroun, les entreprises éprouvent de sérieuses difficultés à sauter dans le train de la transformation numérique. Pour plusieurs raisons. Notamment, une mauvaise qualité d’accès à internet fixe et mobile dans la plupart des immeubles en zones urbaines et dans toutes les zones industrielles dans tout le pays ; l’usage de plusieurs numéros mobiles identifiant les personnes physiques pour les besoins professionnels.
Ce qui, selon le président Tawamba, pourrait être à l’origine d’un risque élevé d’usurpation d’identité téléphonique de l’entreprise dans des actes frauduleux mettant ainsi en péril sa notoriété. Autre insuffisance relevée par le président du Gecam, Célestin Tawamba, l’usage généralisé de l’application WhatsApp personnel comme outil de collaboration professionnelle.
« Cette mutation passera par la mise à jour du corpus légal et réglementaire en vigueur sur les TIC, pour tenir compte notamment des différentes évolutions technologiques, en même temps qu’elle nécessitera une régulation plus efficace pour garantir le développement harmonieux des entreprises opérant dans ce domaine », a-t-il dit.
La rentrée économique du patronat est un événement qui permet de réaliser le bilan de l’année passée de l’économie en Occitanie et de s’intéresser aux perspectives d’avenir.
C’était donc l’occasion pour le président Tawamba de revenir sur certains points qui ont marqué le premier semestre 2024. Et l’on retient que l’inflation a connu une baisse (5,7 %) à cette période de l’ordre de 2 points par rapport au premier semestre 2023. Mais le président Tawamba rappelle que ce niveau d’inflation reste élevé si on se fie au niveau communautaire, qui est fixé à 3 %.
Entre investissements et fiscalité, il n’y a qu’ un pas. Célestin Tawamba en a effectivement parlé.
Il a d’abord félicité le gouvernement pour les efforts consentis pour améliorer le système fiscal. Notamment, la dématérialisation des déclarations de paiement de certains impôts, taxes et procédures fiscales, la baisse du taux d’impôt sur les sociétés de PME, la baisse du taux d’accompte de l’IS pour certaines activités, la mise en place du comité qualité au sein de la DGI, etc. Et ensuite, il a appelé à une révision entière du système d’incitation aux investissements. Selon lui, plusieurs dispositions du cadre réglementaire sur les incitations aux investissements sont caduques.
Par Jean Materne Zambo