[DIGITAL Business Africa] – La digitalisation du Guichet unique n’a apparemment pas déçu les acteurs de l’écosystème du commerce extérieur et national. L’État du Cameroun semble l’un des premiers bénéficiaires de cette digitalisation. Le Salon de l’Action gouvernementale (Sago) a réuni les administrations telles que le ministère  de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable, le  ministère de l’ Agriculture et du Développement rural, les représentants du Guichet unique, du Port autonome de Kribi.

Toutes des administrations présentes au niveau des frontières pour filtrer l’entrée, la sortie des marchandises, y compris celles en transit. C’était ce 25 juillet 2024 au Palais polyvalent des Sports de Yaoundé. Le panel devait échanger autour du thème : « Enjeux de la digitalisation des procédures et formalités de paiement des administrations techniques ». Ces administrations sur le terrain sont accompagnées par une dizaine d’autres, notamment les Douanes, tous les ports, les aéroports et les banques par lesquelles passent les paiements.

Avec la digitalisation, il y a eu des facilités . En témoignent les représentants des administrations ci-dessus mentionnées. Steve Anyam, chef de département prospectives et Relations avec les partenaires au Guichet unique (GUCE-GIE) en est témoin.

« Toutes les formalités soumises aux opérateurs économiques étaient manuelles, documentées. Pour obtenir une autorisation, l’opérateur était obligé de se rendre auprès d’une délégation régionale d’un ministère. De même, pour obtenir une cotation d’assurance, il fallait aller auprès de cette compagnie d’assurance, etc.

Tout cela demandait beaucoup de temps, les ports étaient engorgés et cela était préjudiciable à l’économie nationale et sous-régionale… Depuis une dizaine d’années, les acteurs de l’écosystème du commerce extérieur, sous l’impulsion du gouvernement du Cameroun, ont engagé une véritable révolution : la numérisation de ces formalités.

Cela veut dire qu’on va passer du mode documentaire au mode électronique… On a parlé dans un premier temps de dématérialisation, ensuite de digitalisation et aujourd’hui, on doit parler d’intelligence artificielle, voire de data… » a-t-il dit.

Des avancées notoires sont aussi à relever dans plusieurs autres administrations concernées, notamment le Port autonome de Kribi. Son chef de la représentation, Habib Iya, a reconnu que la digitalisation a facilité le travail et la mise en exploitation du port, et que désormais, l’opérateur peut procéder à partir de n’importe quel coin du monde à des opérations.

 

Répondre efficacement aux besoins des opérateurs 

 

Au ministère de l’Environnement, la digitalisation a aussi fait bouger les lignes. Le Système d’Information des Administrations techniques a permis au Guichet unique d’assurer la digitalisation de l’ensemble des procédures. Cela a entrainé une facilitation à mieux répondre aux besoins des opérateurs. On peut désormais obtenir tous ses documents en ligne. La plus-value de cette digitalisation, a dit le représentant du ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable, est la mutualisation des efforts. On peut donc bénéficier des mêmes informations partagées en temps réel par les différents acteurs. Ce qui a permis au ministère de mieux capter les fonds.

En 2022, le ministère de l’Environnement a signé deux conventions avec le Guichet unique. La première convention permet aux deux entités de travailler ensemble et d’accompagner les opérateurs économiques. La deuxième convention a permis de sécuriser et d’améliorer les recettes du ministère de l’Environnement. Mais aussi de respecter la règlementation extérieure. Aussi, le maillon défaillant avant la digitalisation était celui des paiements. Les opérateurs étaient soumis aux tracasseries usuelles que l’on connaît.

C’est alors que le gouvernement a mis sur pied en 2012 la plateforme de paiement électronique, pour dynamiser les paiements en mode électronique. Le représentant du ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable estime que les résultats ont été satisfaisants. Puisqu’en 2012, l’État a collecté 123 milliards, et quelques années plus tard, en 2023, l’État a collecté 1036 milliards pour un total de plus de 8000 milliards de FCFA  entre 2012 et 2023.

Il faut rappeler le GIMAC est partenaire de l’ Etat. Il met en place des services d’interopérabilité. L’ Etat est donc appuyé sur le GIMAC pour offrir à tous les clients des banques, des canons qui leur permettent de payer directement les différents frais du commerce extérieur.

Mais des difficultés subsistent malgré cette belle toile de la digitalisation faite par les soins des administrations. Notamment les problèmes d’énergie électrique, la sécurisation des données, la qualité de la connexion internet. Steve Anyam, chef de département prospectives au Guce a dit à ce propos :

« La digitalisation dépend d’internet. Il faut que les problèmes d’internet soient définitivement résolus. Nous travaillons à mettre en place des outils alternatifs qui permettent aux opérateurs de procéder à leurs opérations en cas de dysfonctionnement. Nous devons migrer vers la blockchain, l’intelligence artificielle ».

Il n’oublie pas le segment d’enlèvement des marchandises. Il pense qu’il a besoin d’être modernisé. Selon lui, les ports restent longtemps engorgés bien que ces marchandises soient acheminées à destination.

Par Jean Materne Zambo