[DIGITAL Business Africa] – Le nouveau président de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes (Arcep) du Gabon a pris part au séminaire Artac/UIT du 07 au 10 novembre 2023 à Douala, Cameroun. Célestin Kadjidja a partagé son expérience ainsi que d’autres régulateurs conviés à cette consultation qui a porté sur le Fonds de Service universel, la qualité de service et la régulation numérique. Au terme des travaux coordonnés la secrétaire permanente de l’ Artac, Bernice Otye, le président de l’ Arcep s’est concisément confié à DIGITAL Business Africa pour évoquer quelques chantiers de l’ Arcep. Lire l’interview exclusive.
Question DBA : Vous êtes nouvellement porté à la tête de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes (Arcep ) au Gabon, comment vivez-vous cette assumez- vous cette nouvelle responsabilité ?
Réponse Célestin Kadjidja : L’ Arcep est chargé de la régulation du secteur des télécommunications et des postes au Gabon. C’est une autorité administrative et indépendante, donc qui a pour mission de protéger essentiellement les utilisateurs, les télécommunications. Cette protection passe par la régulation de tout ce que les opérateurs de téléphonie et d’accès internet propose comme services. C’est un gros challenge et je pense avec les équipes disponibles, le renforcement d’autres personnes qui nous ont rejoints, pouvoir, dans un délai assez raisonnable, produire un travail de qualité.
Question DBA: Quelle a été la mesure d’urgence de la nouvelle équipe de l’ Arcep une fois en poste ? Et s’il fallait déjà penser à un plan d’action pour 2024, que diriez vous ?
Réponse Célestin Kadjidja : J’ai pris part à trois séminaires. D’abord à Kigali et ensuite à Rabat et enfin celui-ci ( Séminaire Artac/UIT )qui est fondamentalement axé sur le développement du service universel , qui est l’un des points d’achoppement de la régulation. Le service universel veut dire apporter la téléphonie et l’internet dans les zones rurales où les opérateurs n’ont pas, sur le plan commercial, besoin d’y aller parce que ce sont des activités lucratives. Donc ils ne peuvent pas s’installer là où Ils ne gagnent pas de l’argent pour parler simplement. Donc en ce moment, l’ Etat, à travers l’ Arcep ou le régulateur, propose des solutions avec les opérateurs, bien sûr, pour amener l’internet et la téléphonie dans ces zones-là. C’est l’un des projets les plus importants parmi d’autres.
Question DBA : Est-ce possible de dresser la cartographie des es zones peu desservies au Gabon et comment est-ce que vous allez faire pour changer cette situation grâce au Fonds de service universel ?
Réponse Célestin Kadjidja : Le Fonds de service universel existe depuis longtemps au Gabon. Il y a déjà eu une phase de déploiement de ce fonds dans le Nord-est et le sud du Gabon. Le Fonds de Service universel sert donc en fait à pousser, en termes d’équipements, de services de la téléphonie et d’ internet dans ces zones. Au Gabon, nous avons la chance d’avoir un petit grand pays, j’allais dire. Parce qu’aujourd’hui, il nous reste à couvrir 6,5% du territoire. Donc c’est un gros challenge, bien sûr, parce que les attentes sont énormes. Il faut intégrer toute la population gabonaise dans la société de l’information.
Question DBA : Le chargé des politiques publiques à la GSMA Afrique centrale, Alain Betu en appelle presque à la générosité des régulateurs envers les opérateurs lorsque le consommateur est confronté aux problèmes de qualité du service. Comment est ce que vous accueillez cette demande ?
Réponse CélestinKadjidja : Non, je ne parlerais pas de générosité. Les opérateurs sont des HCélestin Kadjidjaommes d’affaires. Donc quand ils viennent s’installer, ce n’est pas pour offrir de la gratuité. C’est une, coopération, une collaboration comme vous l’avez vu pendant les quatre jours. On doit rechercher une convergence entre les opérateurs et le régulateur pour pouvoir développer ce service-là. C’est un deal gagnant-gagnant.
Propos recueillis Par Jean Materne Zambo