Lu sur Digital Business Africa.
[DIGITAL Business Africa] – L’entrepreneuriat numérique au Bénin se porte presque comme un charme. La locution n’est pas forte. Les chiffres le démontrent. Le pays fait partie des meilleurs élèves en terme de transformation numérique. A preuve que son Indice d’e-gouvernement noté à 7 le hisse, en 2022, à la troisième place des huit États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) derrière le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Quant à l’indice de cybersécurité nationale, le pays de S.E Patrice Talon n’a pas de concurrent dans la zone UEMOA. Avec une indice de 8, un score de 58,44 (sur 100), le Bénin occupe la première place. Ces chiffres sont consignés dans le rapport d’une étude sur l’écosystème digital et entrepreneurial numérique, menée par le consortium ACED – Acumen Network et publiée par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), ce 27 juillet 2023.
Placée sur mandat du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), l’étude s’est déroulée d’août 2022 à mai 2023, soit un an. « A terme, indiquait le communiqué du consortium, l’étude vise à produire des données probantes pour améliorer les connaissances sur l’écosystème digital et la maturité de l’entrepreneuriat numérique au Bénin, et infine informer les politiques et autres interventions d’appui à la transformation numérique du Bénin ».
Il en ressort que les entreprises digitales au Bénin obéissent à une typographie classique. Entre autres: les micro-entreprises, les petites entreprises, les moyennes entreprises et les grandes entreprises. Cette catégorisation est encadrée par la loi N° 2020-03 du 20 mars 2020, portant promotion et développement des micro, petites et moyennes entreprises en République du Bénin. Celle-ci classe les micros et petites entreprises en dessous d’un chiffre d’affaires de 150 millions de francs CFA.
Environ 88% d ‘entreprises digitales au Bénin sont formalisées. C’est-à-dire qu’elles sont régulièrement enregistrées au registre du commerce. Un niveau de formalisation, juge le rapport, est un indicateur du potentiel du secteur pour l’accélération de la croissance économique. Les Microentreprises dominent le marché largement le marché de l’Entreprenariat avec 68,54%, talonnées pat les Petites entreprises,(25,84%), les Moyenne entreprises (02,25%), les Grandes entreprises (03,37%).
Contraintes et solutions
De ce rapport de 52 pages, il subsiste aussi quelques points sombres, notamment l’inégalité de sexes parmi les propriétaires d’entreprises. A juste titre, le rapport indique que 13% d’ entrepreneurs digitaux sont des femmes sur les 102 entreprises recensées. Puis vient l’épineuse question du financement. Les fonds de ces entreprises digitales sont généralement, selon le rapport issus des revenus des entrepreneurs, des bénéfices de leurs prestations ou des soutiens d’individus issus de leur famille ou de leurs proches. Le financement par capital risque
nécessaire pour la croissance des entreprises digitales est encore « faible ». Parmi les 102 entreprises digitales recensées, seulement sept affirment avoir mobilisé des fonds (en dehors
du capital risque) auprès de partenaires
comme le BBAN, le gouvernement, Next Health Accelerator et le USADF. Mais les pouvoirs publics, à travers le Fonds d’Appui à l’Entrepreneuriat Numérique (FAEN) apporte une bouffée d’oxygène au secteur, en facilitant l’accès des startups au financement.
L’autre moyen d’apporter un appui financier aux entreprises digitales au Bénin est l’organisation de concours. Environ 69% d’entreprises sont fondées ou dirigées par des entrepreneurs en dessous de 35 ans. En terme de background , les entrepreneurs digitaux ont majoritairement étudié dans des disciplines en lien avec l’informatique (54%) suivis par les sciences économiques et de gestion (20%) puis les sciences agronomiques (11%). 32% ont la Licence, 55% le Master et 9% le Doctorat.
Franziska Bormann, Conseillère technique transformation digitale et Point focal de la composante « Entrepreneuriat Numérique » du CTD a expliqué la démarche menée par le consortium pour aboutir à ces résultats.
« Lors du processus de préparation de la composante Entrepreneuriat Numérique qui a commencé en septembre 2021, on s’est rendu compte qu’il y a un manque de données et d’informations actualisées et fiables pour tout ce qui est entrepreneuriat numérique au Bénin. Pourtant, notre souhait et notre volonté étaient quand même de créer des programmes cohérents et pertinents pour l’écosystème. Pour ce faire, idéalement, on a accès aux données pour nous orienter », a-t-elle dit. Et de préciser : « Il y a un peu plus d’un an que nous avons lancé le processus pour concevoir et développer l’étude qui aujourd’hui porte le titre « états des lieux de l’écosystème digital et de l’entrepreneuriat numérique au Bénin ». La conception et le développement de l’étude étaient un processus inclusif qui s’est fait avec l’écosystème béninois entier : administration publique/gouvernement, secteur privée et start-ups, SAEI, PTF, associations locales etc. »
Entre 2021 et 2022, l’on a noté la création de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) en plus de l’arrivée sur le marché des télécommunications de Celtiis, opéré par le Groupe Sonatel qui assure la gestion déléguée de la SBIN, de la création de l’Agence de Développement des Petites et Moyennes Entreprises (ADPME). Ausi pouvons-nous mentionner l’ inauguration de l’École des Métiers du Numérique, la mise en œuvre du projet Africa Digital Campus officiellement lancé au Bénin avec pour ambition le développement du numérique dans l’enseignement supérieur et l’ élaboration de la stratégie nationale sur l’intelligence artificielle et l’exploitation des méga données.
Par Jean Materne Zambo, source: rapport ACED – Acumen Network
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