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[DIGITAL Business Africa] – La DG du cabinet Queen Mother Consultancy basé au Pays-Bas explique à Digital Business Africa les difficultés des Camerounais de la diaspora à obtenir l’e-visa via la nouvelle plateforme web evisacam.cm mise en place par le gouvernement camerounais avec l’aide de la société ivoirienne Impact Palmarès R&D SAS.
Digital Business Africa : Comment êtes-vous informée de l’existence de la plateforme web evisacam.cm ?
Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA : Je reçois un appel d’un grand-frère de la diaspora camerounaise des Pays-Bas en mission à Oslo pour m’informer qu’une délégation en provenance de Niamey rencontre des difficultés à obtenir un visa en ligne. Sur la plateforme evisacam.cm, ils ont fait une demande le 05 mai et jusqu’au 23 mai 2023 ils n’ont pas de réponse.
Une autre aberration. Un ressortissant étranger ayant un passeport diplomatique avec un ordre de mission ne doit pas payer le visa. Mais, on lui demande quand même de payer l’e-visa sur le site.
Digital Business Africa : Quels sont les difficultés que vous avez rencontrées dans le processus de demande du visa ?
Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA : J’essaie d’accéder au site https://www.evisacam.cm. Impossible. Pourtant, j’ai un compte. Un message nous informe que le site ne fonctionne pas. Par ailleurs, ce n’est pas la première fois. Depuis plusieurs semaines, par appels téléphoniques et via mon Messenger, je reçois des plaintes des personnes qui veulent se rendre au Cameroun, hélas sans succès.
Digital Business Africa : Ces personnes ont-elles payé pour l’obtention de cet e-visa ?
Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA : Les visas ont été bien payés. Ces personnes n’ont toujours pas reçu les pré-enrôlements ni la confirmation de paiement.
Aussi, aucun code ou mot de passe n’est reçu par sms par le demandeur de visa alors que la plateforme demande d’insérer le code reçu par SMS.
D’autres personnes m’informent avoir payé, mais ont attendu plusieurs jours avant de recevoir la manne du visa. Les conséquences sont énormes. Certains voyageurs ont perdu plus de 500 000 F.CFA de pénalités pour changement des billets d’avion.
Digital Business Africa : Face aux difficultés quels sont les voies de recours que vous avez effectués ?
Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA : Ce site https://www.evisacam.cm ne donne aucune voie de recours. Il ne répond pas aux mails, ni aux appels téléphoniques. Est-ce encore un site d’escroquerie ?
Le pire dans tout cela c’est que la diaspora camerounaise doit faire le parcours du combattant pour obtenir un visa. Certains payent des frais de service à des tiers et à des intermédiaires pour ne pas recevoir de visa à la fin, encore moins le remboursement de ces frais.
Que recherche le MINREX ? Pourquoi ne pas faciliter l’obtention des visas aux ressortissants d’origine camerounaise vivant et travaillant à l’étranger qui sollicitent se rendre dans leur pays natal. Pourquoi autant de complications ? Est-ce la révolte que le MINREX souhaite ? C’est ce qui risque d’arriver à cette allure.
Digital Business Africa : À l’ambassade du Cameroun, donnent-ils une solution ? Que vous disent-ils ?
Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA : J’ai pris contact avec les autorités compétentes de Yaoundé, ainsi qu’avec la direction de la Communication du MINREX. Elle prendra contact avec le département en question. Mais, les ambassades ont les mains liées. Elles n’ont pas de solution à nous donner.
Nous avons l’impression que les missions diplomatiques et les services consulaires n’ont pas été inclus pendant la mise en place de ce programme, qui, pour nous, est un échec total pour le moment.
Les ambassades ne peuvent rien faire pour aider les demandeurs de visa. Bref, c’est une aberration de plus. Il faudrait rendre à César ce qui appartient à César. Le projet ne fonctionne pas à 100%.
Digital Business Africa : Quelles solutions préconisez-vous pour résoudre ces problèmes ou une partie de ces problèmes ?
Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA : Je pense que le MINREX doit suspendre le site https://www.evisacam.cm tout en recherchant une solution globale et optimale avec la compagnie en question. Que ce site soit suspendu pour une enquête approfondie. Il faut peut-être revenir à la demande de visa conventionnelle auprès des ambassades et consulats des lieux de résidences des demandeurs. Le service des visas à la DGSN doit reprendre son droit.
Il faut également donner la possibilité aux demandeurs de visas de payer directement par virement bancaire dans un compte spécial, pour mieux contrôler la gestion financière des visas. Il sera également bon de mettre à la disposition des demandeurs un numéro de téléphone WhatsApp pour toutes les réclamations.
Aussi, une plainte doit être déposée par toutes les victimes du site auprès de la police judiciaire camerounaise et dans le pays de résidence du demandeur. Les refus de visa doivent être motivés.
Par ailleurs, il serait bon qu’un collège d’avocats camerounais et international soit constitué pour défendre les intérêts des demandeurs de visa auprès de la compagnie en question (Impact Palmarès R&D SAS, Ndlr) et auprès des compagnies aériennes. Car tous ces problèmes pénalisent les voyageurs.
Digital Business Africa: Qui est Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA?
Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA : Je suis la représentante de la Fédération Panafricaine des Associations et clubs de l’Union Africaine pour la Zone Schengen. Je suis le directeur général du cabinet de consultance international QUEEN MOTHER CONSULTANCY basé au Pays-Bas et la Secrétaire nationale en charge de la Diaspora pour le P.U.R.S. Je suis de la diaspora camerounaise des Pays-Bas et très populaire pour mes prises de positions pour la défense des intérêts des Camerounais de l’étranger et des Africains en général.
Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM, Digital Business Africa
L’article Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA au sujet des problèmes d’e-visa au Cameroun : « Certains voyageurs ont perdu plus de 500 000 F.CFA de pénalités » est apparu en premier sur Digital Business Africa.