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[DIGITAL Business Africa] – Acteur important de la filière bois, Jules Talom l’a encore démontré lors de la quatrième édition du mercredi de la PME, organisée par Afriland First Bank, ce 05 avril 2023. Site, hôtel Hilton de Yaoundé. Jules Talom, PDG de Dino et Fils S.A a ainsi salué les 405 milliards de FCFA qu’ Afriland First Bank a débloqués en faveur des entreprises du secteur du bois. Plus du double des 200 milliards que l’ Etat met à leur disposition.
Jules Talom était panéliste pour débattre sur la problématique : « Filière bois : comment booster la transformation locale ? » Son propos a porté sur deux points, d’abord les difficultés rencontrées par les entreprises. A ce propos, il a dit :
« Nous tenons dans ce secteur parce que Afriland First Bank nous porte depuis des années. Nous ne gagnons rien dans ce secteur. Si Afriland First Bank ne nous portait pas, je crois qu’on aurait abandonné. Hors c’est un secteur dans lequel l’ Etat peut gagner de l’argent. Mais il y a beaucoup de difficultés comme les routes, l’énergie. Nous consommons 5000 litres de gazoil par jour. L’autre difficulté est la ressource humaine. Sur ce point, l’Etat nous a un peu abandonnés », a-t-il déploré.
Ensuite, Jules Talom a évoqué l’épineuse question de la législation, qui selon lui, est un déficit à l’accès aux financements.
« Dans la législation, pour ce qui ont accès aux ressources, il y a un petit déficit parce que les banques sont frileuses pour les entreprises forestières. Dino et Fils, par exemple, a des espaces d’exploitation de 30 ans. Et les banques ne sentent pas que c’est ma propriété sur trente ans…Les sociétés sont tombées en faillite parce que les banques ne pouvaient pas reprendre leurs forêts. Le groupe Roger à l’ Est est tombée en faillite, mais les banques n’avaient accès qu’aux machines. Mais ça ne vaut rien. Ce sont les forêts qui sont importantes. L’Etat doit aussi regarder cette situation pour que la forêt ne soit pas seulement sa propriété », a-t-il dit.
Prenant la parole, Blandine L’or Ouaguia, représentante du groupement de la filière bois du Cameroun, a décrié le fait que le Cameroun soit le seul pays au monde qui taxe la transformation du bois. Elle a par ailleurs relevé un certain nombre d’entraves pour le secteur du bois, notamment la fiscalité, les contrôles, les voies de communication, la ressource humaine.
Le relèvement des droits de sortie du bois et des produits débités a aussi été abordé, cette fois par Gabriel Ngakoumda, chef de Division des prévisions au ministère des Finances. Il considère que l’ Etat vise simplement à décourager les exportations.
« Le Cameroun exporte énormément de bois vers le Vietnam, et le Vietnam est le premier exportateur de meubles vers les États-Unis d’Amérique. Si cela ne choque pas, on doit se poser des questions. La question du bois doit être une affaire publique et commune. Je remercie le politique d’avoir pris cette initiative même si les avancées ne sont pas au rythme que nous espérons », a-t-il reconnu.
Par la suite, Gabriel Ngakoumda a rappelé que la subvention de 200 milliards de FCFA apportée aux entreprises devraient être remboursée car il s’agit d’un prêt qui servira à d’autres. Lors de la phase des questions-réponses, certains acteurs du secteur ont décrié la qualité des meubles made in Cameroon. Ce qui justifierait les importations des meubles et autres produits dérivés du bois dans notre pays.
Par Jean Materne Zambo
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