[DIGITAL Business Africa] –  Les faux diplômes en RDC vivent assurément leurs derniers jours. Et le Cameroun peut bien s’en inspirer. Le gouvernement congolais a lancé la plateforme numérique « OptSolution », ce jeudi 22 août 2024, à l’issue d’une séance de travail entre la ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, et son homologue de l’enseignement supérieur,  Marie Thérèse Mukuna. Cette solution vise à vérifier automatiquement et en temps réel les diplômes d’État et attestations de réussite délivrés en République démocratique du Congo (RDC).

Opsolution devrait révolutionner le processus de vérification des diplômes d’État en réduisant considérablement les délais, qui peuvent actuellement s’étendre sur 04 à 05 mois. On passe donc à une vérification instantanée des diplômes d’État. Cette mesure, qui devra dans un premier temps, être utilisée dans le secteur public,  pourrait s’étendre aux diplômes émis par le secteur privé à l’avenir.

Rodrigue Iyembo, expert du ministère chargé de l’Éducation nationale, explique la procédure.

« Si un finaliste veut s’inscrire à l’université, au lieu d’apporter ses documents physiques, il n’aura juste qu’à présenter son code à 14 chiffres et le système du ministère de l’enseignement supérieur et universitaire sera en mesure d’interroger la base des données du ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle citoyenneté pour recueillir toutes les informations sur le candidat ».

La mise en place de cette plateforme en RDC s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique du pays. Celui-ci prévoit la numérisation des secteurs clés du pays d’ici 2025, avec une priorité donnée à l’éducation.

 

Les Faux diplômes ailleurs 

 

Au Cameroun, le phénomène de faux diplômes a fait les choux gras de la presse lors du recrutement dans les forces de défense pour l’exercice budgétaire 2024. 1312 faux diplômes avaient été détectés. Un chiffre en légère hausse par rapport à 2022, où 929 individus avaient été écartés à l’entrée définitive dans les Forces de défense camerounaises pour des motifs similaires. Sans oublier la radiation de près de 1000 élèves gendarmes du contingent de 2022.

L’Éthiopie n’est pas en reste. Près d’un millier de certificats contrefaits avaient été détectés en 2023, sur un total de 18 000 diplômes passés au crible. Ce qui a amené le gouvernement à confier la certification des diplômes à la société suisse SICPA, utilisatrice d’ une technologie qui combine blockchain et QR Code.

L’actualité des faux diplômes, c’est aussi en Afrique de l’Ouest. Précisément au Nigeria. Plus de 22 500 Nigérians ont obtenu de faux diplômes au Togo et au Bénin. Les chiffres ont été donnés par le ministre nigérian de l’Éducation, Tahir Mamman, dimanche 25 août 2024. Les certificats délivrés par les structures illégales de ces deux pays sont annulés, selon le ministre Mamman.

Il convient de rappeler que le gouvernement fédéral du Nigéria ne reconnaît que huit universités au Bénin et au Togo accréditées pour délivrer des diplômes aux Nigérians.

Les cinq (05) universités accréditées et autorisées à proposer des programmes menant à un diplôme en République du Bénin pour les étudiants nigérians sont : Université d’Abomey-Calavi ; Université de Parakou ; Université nationale des Sciences, Technologie Ingénierie et Mathématiques ; Université nationale d’Agriculture et Université africaine de Développement coopératif.

Au Togo, le gouvernement nigérian a approuvé l’Université de Lomé ; Université De Kara et Université catholique d’Afrique de l’Ouest.

Par Jean Materne Zambo