Cameroun : La première édition des Journées scientifiques sur l’économie numérique s’ouvre ce 06 juin 2024 à Yaoundé

[DIGITAL Business Africa] –  « Transformation du système financier par les innovations digitales : enjeux et perspectives pour le Cameroun ». C’est sur ce thème que s’ouvre ce 06 juin 2024 à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé la toute première édition des Journées scientifiques sur l’économie numérique organisée par le Comité national économique et financier (CNEF) du Cameroun. Ceci en partenariat avec l’ambassade des États-Unis à Yaoundé, l’US AID et le Fonds d’équipement des Nations Unies (UNCDF).

L’UNCDF est la principale entité de financement catalytique des Nations Unies dont le but est de mobiliser et déployer les capitaux pour le développement dans les pays les moins avancés (PMA). L’administrateur du PNUD est également le Directeur général de l’UNCDF.

Ces journées scientifiques qui s’achèvent le 07 juin 2024 réuniront des experts, chercheurs et professionnels des secteurs financier, juridique et technologique pour analyser en profondeur les impacts des innovations digitales sur le système financier camerounais en insistant sur l’intelligence artificielle (IA) et l’Open-banking (OB).

L’objectif étant d’évaluer l’impact des technologies de paiement sur l’infrastructure technique du système financier et l’accélération de la productivité globale des facteurs de production, tout en identifiant les questions d’ordre réglementaire.

L’intelligence artificielle et l’open-banking au Cameroun

D’après le CNEF, les technologies comme l’intelligence artificielle (IA) et l’Open-Banking (OB) sont régulièrement utilisées au Cameroun. Pour ce qui concerne l’IA, certaines banques installées au Cameroun y ont déjà recours et l’intègrent pleinement dans leur stratégie marketing. C’est le cas notamment des chatbots alimentés par l’IA pour répondre automatiquement aux requêtes des clients. S’agissant de l’OB, sa mise en œuvre facilite l’intégration de solutions tierces aux services financiers traditionnels.

Ainsi, des fintechs locales utilisent les API (Application Programming Interface) mises à disposition par les banques pour créer des solutions innovantes, comme des agrégateurs de comptes.

Le développement de ces Fintech devrait permettre de toucher davantage de personnes exclues de la finance formelle et leur donner l’opportunité de payer, épargner, emprunter, et investir via des canaux digitaux qui sont aujourd’hui le principal moteur de l’inclusion financière mais qui posent des défis en terme de cybersécurité.

Si les innovations digitales se présentent comme une opportunité pour un système financier plus inclusif, il convient de souligner qu’elles s’accompagnent néanmoins d’un certain nombre de menaces, relève le CNEF. La principale menace est, d’après le Cnef, celle de l’insécurité associée à leur utilisation. Les data étant aujourd’hui une mine d’or expose les clients à de nombreux risques.

Attention aux dangers induits par ces innovations

Les institutions financières et même les agents non financiers font régulièrement l’objet d’attaques de la part des hackers, soit généralement pour le vol de données personnelles, soit pour des fraudes financières. L’autre menace, non des moindres, est celle de l’instabilité financière.

« En effet, la généralisation de l’utilisation des innovations digitales dans le secteur financier encourage les comportements spéculatifs qui sont susceptibles d’emballer les marchés et déboucher sur de l’instabilité, voire des crises financières. Les dangers induits par ces innovations rendent alors nécessaires l’évolution et l’adaptation de la réglementation pour encadrer les activités du système financier camerounais », indique la CNEF.

Cependant, malgré des progrès observés ces dernières années, une part importante de la population camerounaise est toujours exclue financièrement, posant l’approfondissement du système financier comme une urgence. Les innovations digitales sont l’un des moyens pour y parvenir. Au regard de leur potentiel, ces innovations, apparaissent comme des véritables catalyseurs de cette transformation. Pour en bénéficier au mieux, la définition d’un cadre réglementaire adéquat est nécessaire.

C’est pourquoi les discussions seront organisées en ateliers distincts pour examiner en profondeur le rôle de l’IA, de l’OB, pour présenter leur capacité transformatrice de l’écosystème financier, pour identifier les risques et anticiper sur un cadre réglementaire approprié, afin de garantir l’inclusion financière.

Les intervenants annoncés

Parmi les intervenants annoncés ce 06 juin, on peut citer, pour l’atelier 1 sur le « Rôle des technologies de paiement dans l’amélioration de la productivité globale des facteurs de production », le Professeur Isaac TAMBA, DG de l’Économie (MINEPAT comme Modérateur), El Mehdi EL Jair (expert HUAWEI), Pr Birame Gueye, Adval Plus (Olivet, Centre-Val de Loire, France) ou encore Norris Nkeh, DG Star up (UNCDF).

À l’atelier 2 sur les « Risques et opportunités présentés par l’intelligence artificielle dans le secteur financier : considérations pour le Cameroun », les intervenants sont : Alexandra Rizzi, Senior Research Director, Consumer Data Opportunities and Risks, Center for Financial Inclusion (Virtual – US) ; Okoroigwe Cyril, représentant de Regtech Africa (Nigeria) ; Combiz Abdolrahimi, Deloitte Consulting et Michael Panzera, Counsel for International Consumer Protection and Privacy, United States Federal Trade Commission. Cet atelier sera modéré par Leah Malla Rackovsky, MSc Major Programme Management of Saïd Business School de l’Université d’Oxford aux États-Unis.

Dernier atelier de la journée, celui sur la réglementation et la gestion des risques et des pratiques financières trompeuses. Avec pour intervenants, Michael Panzera, Counsel for International Consumer Protection and Privacy, United States Federal Trade Commission ; Tomslin Samme-Nlar, Co-Founder and Research Director, Gefona Digital Foundation (Cameroon) ; Un Speaker de l’US Treasury Department (Virtual – US) ; Xavi Gine, Lead Economist, Finance and Private Sector Development Research Group, World Bank (Virtual) ; Sheila Senfuma, Consumers International (Virtual) et Combiz Abdolrahimi, Deloitte Consult.

Le lendemain 07 juin, ces journées scientifiques sur l’économie numérique se poursuivront avec deux ateliers. Le premier sur les perspectives de l’ Open-banking pour le système financier camerounais. Panélistes annoncés, Maria Fernandez Vidal, Senior Financial Sector Specialist, CGAP (Virtual – US) ; Cynthia KOUPWA, représentante du directeur général d’Orange Money Cameroun ; Eric NTONFO (Silicon Mountain) et Rafe Mazer, Director, Fair Finance Consulting. Atelier modéré par Pierre KAM, Secrétaire général de l’APECCAM

Le dernier atelier portera sur les réformes récentes, le genre, la fracture numérique et l’inclusion financière. Avec comme panélistes, Pr Akume Daniel Akume, directeur de l’ENSET de Kumba ; Luther Martin DONGKENG, DG de Saamaya Finance SA ; Udai Vir Singh Rathore, Ph.D , DG d’Infinity Business Solutions (Inde) ; Horore Bebga, Tech Woman ; Rebecca Rouse, Digital Finance Team Lead chez USAID Innovation, Technology, and Research Hub. Panel modéré par Ndzana Nduga, coordonnateur du PASNFI.

Le CNEF

En rappel, le Comité national économique et financier est un organe consultatif national en matière monétaire, bancaire et financière conformément aux dispositions de l’article 3 du Règlement n°03/2019/CEMAC/UMAC/CM du 12 décembre 2019, portant création, organisation et fonctionnement des Comités nationaux économiques et financiers dans la CEMAC.

Le Comité national économique et financier remplit des fonctions économiques et règlementaires. Il est placé sous l’autorité du Ministre chargé des finances dans chaque État.

Par Digital Business Africa

Plus d’infos sur ces Journées scientifiques sur l’économie numérique sur jsen.cm