Internet : L'usage de Starlink et de ses kits interdits en RD Congo

[DIGITAL Business Africa ] – L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) a interdit la commercialisation et l’utilisation des kits (antennes) Starlink sur l’ensemble du territoire de la RD Congo. 
Dans un communiqué signé de son président ce 15 mars 2024, elle rappelle que STARLINK n’a obtenu aucun titre d’exploitation lui permettant d’offrir ses services de connexion Internet en RD Congo. Tout comme le régulateur télécoms précise que les kits Starlink d’Elon Musk ne sont pas encore homologués dans le pays.
De ce fait, toute connexion au réseau STARLINK, vente ou utilisation des équipements non homologués, constitue une violation des dispositions légales et réglementaires en vigueur passible de sanctions“, prévient Christian Katende.

Internet : L'usage de Starlink et de ses kits interdits en RD Congo

Ce communiqué intervient après le constat de l’utilisation des kits STARLINK en RD Congo comme dans beaucoup d’autres pays africains sans que Starlink ne soit officiellement installé dans le pays.
En effet, le réseau Internet de Starlink est disponible partout dans le monde en haut débit et aide les villes, mais surtout les zones rurales et les zones blanches non desservies par les FAI à être connectées sur Internet. Particularité de l’offre de Starlink, la qualité fluide de la connexion Internet avec des débits allant parfois jusqu’à 260 Mbps.
D’ailleurs Starlink indique que son réseau “est parfaitement adapté aux zones où la connectivité n’est pas fiable ou est totalement indisponible”. “Des populations du monde entier utilisent Starlink pour accéder à l’éducation, aux services de santé et même aux communications en cas de catastrophe naturelle”, s’en vante Starlink.
Bon nombre d’Africains optent donc pour cette offre en achetant l’antenne (ou le kit) STARLINK en Europe qu’ils rentrent avec en Afrique, l’installent, puis souscrivent à un forfait mensuel Starlink en s’enregistrant en ligne comme étant utilisateur d’un pays où Starlink opère légalement. Ceux qui le font en Afrique centrale s’enregistrent généralement comme utilisateurs du Nigeria.
D’autres ont même fait de l’importation des kits Starlink en Afrique leur business. Ils les achètent à 250 000 francs Cfa environ en Europe et revendent cela en Afrique à des prix variant de 400 000 francs Cfa à 800 000 francs Cfa. C’est le cas au Cameroun et dans de nombreux pays africains.
Le communiqué de l’ARPTC vise à mettre fin à cette pratique et à inciter l’entreprise américaine Space X qui commercialise STARLINK à s’installer légalement en RD Congo.

En 2025, au Cameroun et en RD Congo

En Afrique aujourd’hui, Starlink revendique déjà une présence officielle dans cinq pays : le Nigeria, le Mozambique, la Zambie, le Kenya et le Rwanda. L’opérateur américain indique que plusieurs pays africains seront officiellement activés en 2024. C’est le cas, en Afrique centrale, du Gabon, du Congo et du Tchad. C’est en 2025 que Starlink prévoit de s’installer officiellement en RD Congo et au Cameroun.

D’après le décompte de l’astronome Jonathan McDowell qui suit la progression de Starlink dans l’espace, en mars 2024, Space X totalisait déjà 5 504 satellites Starlink en orbite, dont 5 442 opérationnels.

Les satellites Starlink ont une durée de vie d’environ cinq ans et SpaceX ambitionne porter  cette mégaconstellation à 42 000 satellites. D’après les sites web spécialisés, la version actuelle V2 du satellite Starlink pèse environ 800 kg au lancement, soit près de trois fois plus que les satellites de l’ancienne génération (qui pèsent 260 kg), selon Spaceflight Now.


Les satellites Starlink sont en orbite à environ 550 kilomètres au-dessus de la terre et offrent, d’après les spécialistes, un spectacle grandiose aux observateurs lorsqu’ils se déplacent dans le ciel. Pour certains, ce spectacle n’est pas apprécié de tous et peut gêner considérablement les observations optiques et radioastronomiques.

Egalement gênant, le déploiement de STARLINK en Afrique par personnes interposées. Situation qui embarrasse de nombreux régulateurs télécoms africains partagés entre l’interdiction de STARLINK et la tolérance administrative. Surtout en cette période où les services Internet sont perturbés par l’incident ayant paralysé quatre câbles sous-marins à fibre optique, déconnectant par là de nombreux pays.

Par Beaugas Orain DJOYUM