[DIGITAL Business Africa] – Cameroon Tribune, le quotidien national bilingue du Cameroun, a eu 50 ans ce 01er juillet 2024. La Sopecam (Société de presse et d’édition du Cameroun), éditrice de ce journal, a organisé ce 04 juillet 2024 au Hilton de Yaoundé un colloque pour célébrer cet âge d’or.

Durant deux jours, ce sera l’occasion pour de nombreux gestionnaires des journaux et quotidiens d’Afrique de cogiter sur les défis de la presse écrite en Afrique et au Cameroun en particulier. L’Union du Gabon, le Soleil du Sénégal, The Standard de Nairobi (Kenya), Fraternité Matin d’Abidjan ou encore The Sun du Nigeria, tous invités par la Sopecam, vont participer au débat.

Comme Cameroon Tribune au Cameroun, en effet, l’on relève l’existence de journaux de presse publique écrite comme Fraternité Matin en Côte-d’Ivoire, créé par Houphouët Boigny le 9 décembre 1964 ou encore Le Soleil, héritier de Paris-Dakar, créé par Charles de Breteuil en 1933 au Sénégal qui devient Dakar Matin après l’indépendance, puis Le Soleil le 20 mai 1970, aux trajectoires relativement similaires.

En s’intéressant à cette presse écrite publique, ce colloque cherche à ressortir les lignes de clivage et les plages de continuité qui s’accusent dans les trajectoires de ces différents organes de presse publics. Il vise également à comprendre comment ils ont pu informer et digérer le pluralisme médiatique consécutif du pluralisme politique ; comment ont-ils survécu aux nécessaires mutations subséquentes ? Ont-ils modifié leur ligne éditoriale ou l’ont-ils conservée ? Le profil de leur management a-t-il changé ou est-il resté le même ? Leur modèle financier de gestion a-t-il changé ou est-il resté le même ?

Et pour répondre à ces différentes questions, qui de mieux que le Pr Jacques FAME NDONGO, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur.

Premier coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune en 1974 alors qu’il n’avait que 23 ans et huit mois, c’est le Pr Jacques Fame Ndongo qui a été sollicité pour délivrer la leçon inaugurale de ce colloque. Sur le thème : « Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique »

De manière générale, le Pr Jacques Fame Ndongo va inviter les médias de la presse écrite à emprunter le train du numérique ou à mourir.

Il faut donc s’adapter au numérique pour générer plus de revenus. Les explications du Pr Jacques Fame Ndongo : « A l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformée en de contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales.  La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse »

S’adapter au numérique impose également l’adaptabilité et la mise à niveau des compétences des journalistes. C’est d’ailleurs obligatoire, d’après le Pr Jacques Fame NDONGO. Ceci afin de cibler un plus grand nombre de lecteurs et afin de proposer des contenus de qualité.

« C’est le meilleur moyen de faire face à des propositions de contenus venant de personnes extérieures aux codes du journalisme. Cela est également le meilleur moyen de lutter contre un nouveau risque de notre époque : les fakes news. Plus que jamais les journalistes ont la responsabilité d’écrire, de le faire correctement, et que le résultat soit juste, car plus que par le passé, dans un contexte où le citoyen fait de moins en moins confiance aux institutions, c’est la confiance qu’a le lecteur aux journalistes qui fait la puissance de la marque de presse », propose le Pr Jacques Fame NDONGO.

 

Par Digital Business Africa

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Pr Jacques FAME NDONGO: “L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire”